« J’ai été bien accompagnée à Trois-Rivières, reconnaît-t-elle. J’y ai développé beaucoup de compétences et ça a été une belle expérience. Mais là, j'ai l'impression de rentrer à la maison. Je reviens chez nous. »
Un chez nous qu’elle n’a pas vraiment quitté en réalité, par le biais de l’équipe féminine de hockey des Carabins. C’est même par ce biais qu’elle y a fait son entrée. À l’époque, elle a un DEC et elle travaille en tant qu’infirmière dans un hôpital montréalais.
« J’ai toujours été attirée par le milieu de la santé, raconte-t-elle. J’avais pensé au métier d’ambulancière, mais infirmière s’est un peu imposée naturellement finalement. Après le cégep, j’ai travaillé. J’avais peu de proches qui allaient à l’Université. Je ne l’avais pas vraiment envisagé. »
100 % hockey
Jusqu’à ce qu’elle se fasse appeler par la future entraineuse-cheffe de l’équipe féminine de hockey des Carabins, Isabelle Leclaire.
« J’avais été étudiante-athlète au cégep, indique-t-elle. Je venais de prendre ma retraite parce qu’il n’y avait pas de débouchés. L’équipe des Carabins était sur le point de se former. J’ai réfléchi, mais pas très longtemps… ça supposait cependant que je m’inscrive au baccalauréat. Ce qui m’a menée à l’Université, c’est 100 % le hockey ! »
Au départ, elle n’est pas complétement convaincue que la poursuite de ses études aura réellement un impact sur sa carrière professionnelle. Mais elle découvre rapidement à quel point elle se trompait.
« J’ai pu développer un leadership, mes connaissances évidemment, et réseauter, note-t-elle. C’est un milieu tellement dynamique, avec des gens qui travaillent très fort pour l’avancement des sciences infirmières et la reconnaissance du rôle infirmier. »
Baccalauréat, maîtrise et doctorat. Un petit tour par Trois-Rivières, tout en restant très impliquée auprès des Carabins. Et la voilà de retour à l’Université de Montréal, tout en conservant un lien d'emploi avec une maison de soins palliatifs, domaine dans lequel elle s’est spécialisée ces dernières années, au même titre que le vieillissement.
« La clinique n’est jamais bien loin, raconte-t-elle. Pour la recherche, comme pour l’enseignement, c’est utile de demeurer proche des patients afin de bien comprendre le contexte. Pour bien préparer les futures professionnelles, il faut rester connecter à ce qu’elles vont vivre au quotidien. »
Démystifier les peurs
Surtout, Stéphanie Daneau ressentirait un grand vide si elle perdait totalement le lien avec les patients. « Ce qui m’a amenée à m’intéresser aux soins de fin de vie, c’est le lien que l’on peut développer durant cette période, confie-t-elle. Une bonne partie de mes futures étudiantes n’ont jamais été confrontées à la mort. C’est mon rôle de démystifier les peurs et de travailler sur le lien, la communication. Nous avons en face de nous des personnes qui à plus ou moins long terme, vont mourir. Mais pour l’instant, elles sont encore bien vivantes. En tant que professionnelles de santé, ce que l’on souhaite, c’est que les gens aient une belle qualité de vie, peu importe le moment de leur vie. »
Un rôle qu’il n’est pas toujours facile de remplir au mieux, consent la nouvelle recrue de la Faculté des sciences. Elle l’admet, les conditions sont loin d’être optimales dans le système de santé au Québec, mais elle croit cependant que les choses s’en vont dans la bonne direction.
« Il faut continuer à développer le rôle infirmier, mais aussi celui des autres professionnels de santé, qui sont tout à fait aptes à poser certains gestes, conclut-elle. Il y a place à l’innovation, à l’amélioration, et c’est ça aussi qui rend ce milieu intéressant. Les jeunes qui ont du leadership vont avoir cette mission de continuer à donner une voix à notre profession. Car elle est merveilleuse: nous avons au quotidien un impact important sur le bien-être des gens. C’est quand même un très grand privilège. »
Rédaction : Hélène Roulot-Ganzmann