Dans l'ordre habituel : Chantal Cara, Sylvain Brousseau et Régis Blais
Fort d’une expérience d’une vingtaine d’année dans divers domaines de la pratique infirmière, Sylvain Brousseau a été confronté pendant cette période à de nombreuses réformes structurelles du réseau de la santé. Il a observé à maintes reprises la détérioration des conditions d’exercice des cadres infirmiers de premier niveau et ses conséquences, qui se traduisent aujourd’hui par la rareté de la relève dans ce domaine de la pratique infirmière. Ces professionnels de la santé vivent et subissent de la pression au regard de leur charge de travail faisant en sorte qu’ils disent avoir de moins en moins de temps pour réaliser adéquatement leur travail de gestion au quotidien. De plus, cette pression est telle qu’ils ont parfois l’impression que la situation met en péril la qualité des soins.
Pour mieux comprendre ce phénomène et proposer des avenues de solution, M. Brousseau a décidé d’en faire le sujet de sa recherche doctorale. Son objectif était de réaliser une étude mixte pour décrire et comprendre la qualité de vie au travail des cadres infirmiers de premier niveau selon une vision humaniste. Son étude l’a amené à penser qu’en adoptant des stratégies concrètes pour optimiser leur qualité de vie au travail sur des bases humanistes, ces acteurs du réseau de la santé pourront ainsi se porter garants d’une prestation sécuritaire des soins et de la qualité des services de santé auprès de la population québécoise. Pour être les défenseurs de la qualité des soins, ils doivent pouvoir travailler dans un climat organisationnel empreint d’humanité.
Pour diriger sa recherche, il s’est entouré de deux professeurs titulaires dont l’expertise est reconnue dans le domaine de la recherche en sciences infirmières et en administration de la santé. Sa directrice, Mme Chantal Cara, possède une forte expertise en ce qui concerne la théorie du human caring de Jean Watson de même que pour son applicabilité dans divers contextes organisationnels de soins et de services de santé. Il a également profité de son expertise en recherche phénoménologique, notamment la méthode de l’Investigation relationnelle caring que le candidat a utilisée dans le cadre de sa recherche doctorale. Pour compléter l’équipe, le professeur Régis Blais de l’École de santé publique (administration de la santé) a codirigé sa thèse en apportant sa contribution surtout au niveau de la recherche quantitative et de l’administration de la santé.
Il a choisi de rédiger sa thèse par articles, une modalité qui lui a donné l’occasion d’apprendre à concevoir et à rédiger trois articles scientifiques selon les critères spécifiques aux périodiques choisis dans son domaine de recherche. La rédaction d’une thèse par articles permet aussi au doctorant de recevoir une part importante du crédit tout en bénéficiant des retombées pour les premières demandes auprès d’organismes subventionnaires en début de carrière de chercheur et ainsi contribuer du même coup à l’avancement des connaissances en sciences infirmières.
Félicitations à M. Brousseau d’avoir relevé le défi de soutenir sa thèse le 19 novembre dernier malgré une extinction de voix! Sa soutenance a suscité beaucoup d’intérêt dans l’auditoire. La présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Mme Lucie Tremblay, était très heureuse d’être présente à cette soutenance de thèse et considérait les résultats de la recherche très pertinents dans le contexte actuel du réseau de la santé. Enfin, le candidat a reçu une mention « exceptionnelle » du jury et la thèse a été recommandée pour la liste d’honneur du doyen de la Faculté des études supérieures et postdoctorales de même que leur concours des meilleures thèses cette année.
Titre de la thèse : La signification expérientielle et les facteurs qui influencent la qualité de vie au travail des cadres gestionnaires infirmiers de premier niveau œuvrant en établissements de santé
Résumé : Inspirée de la philosophie humaniste du caring de Watson, les objectifs spécifiques de la présente recherche doctorale par articles visent à : 1) décrire et comprendre ce que signifie la qualité de vie au travail (QVT) auprès des cadres gestionnaires infirmiers de premier niveau (CGIPN) œuvrant en Centre hospitalier affilié (CHA) à l’Université, 2) décrire et comprendre ce que signifie l’absence d’une QVT auprès des CGIPN en CHA, 3) développer et valider un nouvel instrument de mesure des facteurs favorables et défavorables pouvant influer sur la QVT auprès de CGIPN œuvrant en Centre de santé et des services sociaux et de CGIPN en Centre hospitalier universitaire, 4) identifier et mesurer les facteurs qui influencent la QVT des CGIPN œuvrant dans divers établissements publics de santé et 5) déterminer si les caractéristiques sociodémographiques influencent le choix des facteurs de la QVT. En terminant, des recommandations sont formulées pour assurer l’optimisation de la QVT des CGIPN.
Membres du jury :
- Carl-Ardy Dubois, président-rapporteur
- Chantal Cara, directrice de recherche
- Régis Blais, codirecteur
- Mélanie Lavoie-Tremblay, membre du jury
- Manon Lemonde, examinateur externe