S’inspirer des autres et les inspirer à son tour, c’est ce qui motive Valérie Gagnon (gérontologie 2009, santé communautaire 2013 et gestion des services de santé et des services sociaux 2014). La coordonnatrice clinico-administrative des soins intensifs, des grands brûlés et de la néphrologie au CHUM ainsi que présidente de l’Alliance des gestionnaires en soins intensifs du Québec (AGSIQ) souhaite contribuer à de meilleures pratiques au sein de sa profession.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Valérie Gagnon a toujours eu l’ambition de devenir infirmière : « Plusieurs de mes proches ont été malades. J’ai donc souvent fréquenté les hôpitaux durant ma jeunesse et j’ai su que c’est ce que je voulais faire de ma vie. »

Son chemin atypique, elle l’a frayé toute seule. Issue d’une famille modeste, elle a poursuivi ses études « à bras le corps » en payant elle-même ses frais de scolarité pour ses études l’Université de Montréal (UdeM). Et ce, tout en travaillant parallèlement dans le domaine de la santé. « J’ai développé mon sens de l’organisation et des responsabilités très tôt », se souvient-elle.

La gestion est arrivée « malgré elle » dans son parcours professionnel : « Je me pensais davantage tournée vers l’enseignement et la qualité des soins infirmiers. » Sa cheffe d’unité de l’époque a toutefois vu en elle des compétences de leadership et lui a proposé de la remplacer à son départ. « Elle a été l’une de mes premières sources d’inspiration », souligne Valérie Gagnon.

Se dévouer pour les patientes, patients et équipes

Alors qu’elle en était encore à ses débuts de carrière, Valérie Gagnon accompagnait déjà la relève comme préceptrice, rôle pour lequel elle a effectué de la formation continue à l’UdeM pour rester à jour dans ses pratiques : « Cette façon de faire de la faculté permet le développement des étudiantes et étudiants avec une approche axée sur le coaching.

Afin de transmettre sa passion pour sa profession à d’autres, elle a également enseigné ses rudiments dans plusieurs établissements collégiaux. Lors de son arrivée en poste aux soins intensifs en 2018, elle a constaté le manque d’échange d’informations entre les gestionnaires dans différents hôpitaux : « On se rendait compte qu’on n’avait pas de tribune pour discuter de nos problèmes. On faisait les mêmes choses, on souhaitait les meilleurs soins pour nos patientes et patients de même qu’un climat plus sain pour nos équipes, mais on ne travaillait pas suffisamment ensemble. »

Elle a donc cofondé l’AGSIQ avec 2 de ses pairs et en occupe aujourd’hui la présidence : « On veut donner une vision et un alignement des soins. J’ai envie d’inspirer les gens à être meilleurs et de prodiguer les meilleurs traitements possibles aux patientes et patients. »

Redonner au suivant

Pour ce faire, elle a contribué à la mise en place de l’équipe d’intervention rapide 2.0 au CHUM et aide à l’intégration des infirmières et infirmiers auxiliaires en unités de soins critiques et en hémodialyse. Elle est également la tête pensante du projet M.A.I.N. au CHUM, qui propose du pairage entre les recrues et le personnel infirmier d’expérience. Elle a aussi siégé aux conseils d’administration de la Maison des greffés et de Transplant Québec durant plusieurs années.

S’impliquer autant est tout naturel pour elle : « Je suis une passionnée et j’aime apprendre. Ce n’est pas écrit dans mon CV, mais, quand j’ai commencé à travailler en chirurgie, j’ai assisté à toutes les opérations. Je ne pouvais pas parler aux patientes et patients de choses que je ne connaissais pas, alors je les ai apprises. Ça me permet de donner au suivant. »

S’engager sans relâche pour la relève

Avec 28 ans d’expérience dans le réseau de la santé, Valérie Gagnon continue d’épauler la relève en accueillant de nombreux stagiaires de l’UdeM en soins infirmiers au CHUM. Elle a également participé au développement de la formation en gestion des soins et des services infirmiers à l’UdeM, lancée en 2023.
Ses efforts constants au cours de sa carrière pour améliorer sa profession et les soins aux patientes et patients lui ont d’ailleurs valu d’obtenir le prix Étoile 2025 de la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM. Cette distinction souligne les accomplissements d’une diplômée ou d’un diplômé qui s’est illustré dans son domaine. « J’étais très étonnée de recevoir ce prix, dit-elle. On ne réalise pas l’empreinte qu’on laisse sur les gens. C’est un beau cadeau. »

Cet honneur lui donne une motivation supplémentaire pour poursuivre son implication auprès de la clientèle et de ses équipes. « Je ne mettrai jamais mes valeurs reliées à ma profession en doute pour atteindre un objectif qui n’a pas de sens, affirme-t-elle. Tout ce que je fais, c’est pour les patientes et patients. »

Ayant besoin d’être inspirée pour aller plus loin, Valérie Gagnon souhaite continuer à transmettre sa passion à ses pairs : « J’espère être à la hauteur pour la léguer à d’autres. »